dimanche 17 février 2008

Riche et utile: c'est possible !

On n'est pas des pingres !


Loin d’être un opium, l’optimisme est le stimulant par excellence, la solution pour contrer ce qui plombe l’ambiance. L’optimisme aveugle ? Qu’importe, s’il permet d’avancer ! L’optimiste a la foi, et la foi est le désespoir des casse-couilles. Dans chaque homme qui meurt, il y a un optimiste qui renonce !

Qu’est-ce qui le rend si joyeux en ce dimanche matin plein de givre ? te demandes-tu, lecteur lève-tôt. Ceci : 528 000 foyers ont payés l’ISF en 2007. (http://www.lefigaro.fr/impots)

En 2006, ils n’étaient que 457 000, même pas un demi million. Une sorte de micro société, un groupuscule, une légion de sans-voix, en équivalent-audimat : des nains. Et la France qui va si mal, qui s’appauvrit… Mais c’était enterrer un peu vite l’élan français, la vigueur gauloise, c’était retenter le coup des Ardennes : 71 000 foyers de plus en un an ! Paf ! Les déclinologues et autres bande-mous veulent nous faire croire à un grand surf sur la pente fatale, et voilà le démenti qui leur clou le bec ! En France, messieurs, on sait encore s’enrichir ! Et ce n’est pas fini… Alors, toujours pessimiste ?

La propagande populisto-socialisto-cégétisto-minable prétend, contre toute évidence, que les riches ne sont qu’égoïsme, qu’ils en veulent toujours plus et ne rendent rien au pays : Hé ! Ho ! L’ISF a rapporté 4,42 milliards en 2007, et pas des milliards de francs, passéistes ! des vrais milliards européens, du solide, du milliard que le monde entier nous envie, du milliard moderne ! Ha les riches ne pensent qu’à eux ? Ha l’ISF ne rapporte rien ? Ha il coûte plus que ce qu’il rapporte ? Attendez-voir, qu’on s’y mette ! « Ensemble, tout devient possible », qu’il disait. Y’a pas que les crevards qui ont la main à la poche, et le financement du pays, c’est pas que les secrétaires, les pompistes et ces connards de buralistes qui l’assurent ! En matière d’impôt et de solidarité nationale, le Pèzident est en train de démontrer que les riches peuvent faire aussi bien que les pauvres !

Dans cette France où tout diminue, cette France qui perd les coupes du monde, cette France qui ne croit plus au Père Noël et qui dénigre François Fillon, la multiplication des assujettis à l’Impôt de Solidarité sur la Fortune donne l’exemple de la vigueur, de la réussite, de l’esprit de conquête et du redressement national. Vive la République ! Vive l’optimisme ! Vive la France !

vendredi 15 février 2008

La musique avec un doigt

Aucune récompense aux Grammy Awards... Il a néanmoins reçu un message d'Amy Winehouse: "Trouve-moi des idées pour mon prochain album, steuplé ! "

Pas de répit pour la mémoire!

Modèle des nouvelles écoles primaires. Rentrée 2008.


Franceland© s’émeut. Alors que tout est calme sur le front, Sarkozy annonce qu’il veut que chaque élève de CM2 soit « associé à la mémoire d’un enfant français victime de la shoah. ». Il annonce ça devant le CRIF, alors que personne ne lui demande rien… et il ose cette phrase : « Porter le nom d’un disparu, c’est aussi porter le poids d’une vie ». Les gamins de 10 ans devront donc porter « le poids d’une vie » en plus de celui de leurs cartables. Les observateurs étrangers doivent vraiment se demander ce qui arrive dans ce pays : chaque semaine, le Pèzident sort un truc de son chapeau, avec chaque fois une amplification de l’effet de surprise. S’ils comprennent quelque chose, d’ailleurs, qu’ils nous expliquent.

Comme en colo, on va créer des binômes. Sauf que le Patron veut des binômes sur le modèle « un enfant de 10 ans et un enfant mort ». On va se marrer en classe de CM2. Comme le décortiquait Philippe Murray, on avait la France festive : on a maintenant la France commémorative. Dès l’enfance, il faudra « porter le poids d’une vie » comme on porte un tatouage. Ce serait d’ailleurs une idée, tatouer chaque enfant avec un tatouage de déporté, pour la perpétuation de la mémoire. Les jeunes salauds qui ont eu la chance de naître hors période de guerre ne s’en tireront pas à si bon compte : ils étudiaient la shoah dès le CM1, ils en découvraient l’horreur bien précocement, on va leur faire passer la tentation de l’oublier. Opération pas de répit pour la mémoire !

Après l’épisode Guy Môquet, le Pion en chef nous ressert de la seconde guerre mondiale. On est en droit de se demander ce qui obsède le Boss à ce point. Qu’a-t-il de personnel à régler avec cette période ? Qu’a-t-il fait sous l’occupation, alors qu’il n’était pas encore né ? Guy Môquet, montré en exemple à tous les mômes, était une victime absolue, parfaite : n’ayant tué personne, n’ayant posé aucune bombe, n’ayant pas eu le temps de vivre ni de connaître une femme, il est fusillé comme otage, impuissant comme un mouton à l’abattoir. Le héros proposé à l'identification de la jeunesse est donc désormais une victime, la plus innocente possible. Mais il y a mieux : les enfants. Toujours plus jeune ! toujours plus incontestable ! Les élèves de CM2, s’ils n’avaient pas compris le message, vont donc avoir à vivre avec le nom d’une victime supplémentaire, un enfant assassiné avant même la naissance de leurs propres parents.

Il est à parier que des associations agissantes vont rapidement remarquer que la shoah concerne les Juifs, et que la mesure mémorielle sarkozienne exclut donc de son champ les enfants… tziganes, par exemple. Encore une bonne occasion d’un affrontement racialiste.

La mémoire a toujours été un truc de vieux. Les jeunes se foutent pas mal des histoires du passé, ils le méprisent du haut de leurs quinze ans, de leur bonne santé, de leur appétit de faire l’avenir. Ils sont pressés d’oublier ce qui a fait l’expérience de leurs parents, pour pouvoir recommencer les mêmes fautes, prendre leur part à l’histoire. C’est une sorte de droit qu’ils prennent, et qu’on ne peut pas leur enlever. Il reste à espérer qu’ils ne tenteront pas une shoah bis, mais qui peut croire sérieusement qu’on en prend le chemin ? Dans cette France vieillissante, qui ne mise plus sur l’avenir, même budgétairement, il est sûrement logique que les vieux tentent de plomber la jeunesse du poids d’une histoire qu’elle n’a pas faite.

jeudi 14 février 2008

11 septembre: contre enquête pour les distraits



Sur le sujet du 11 septembre, on observe un curieux phénomène. Les questions qui sont soulevées par certains « conspirationnistes », ou simplement certains sceptiques, sont traitées par le mépris et l’insulte. Je vais essayer ici de faire l’inverse. Une grosse majorité de gens s’en fout complètement, un petit nombre pense que le gouvernement américain est responsable du truc (le complot du siècle), et les autres croient la version officielle. La chose qui me dérange, c’est qu’il faut « croire ». Quand une thèse officielle n’a pas de contradicteur, on dit qu’on SAIT ce qui s’est passé. Dans le cas inverse, on est obligé de CROIRE à l’une ou l’autre thèse… De plus, on observe que certaines personnes sont portées à croire la thèse du complot en fonction de leur propre sentiment (négatif) à l’égard de Bush, et non en fonction de ce qu’ils savent. C’est parce qu’ils détestent Bush, les Etats-Unis ou l’impérialisme yankee qu’ils croient tout ce qui peut, selon eux, démontrer leur perversité. Or il faut être juste avec les faits, ou tenter de l’être : on a beau être anti nazi, on est forcé de reconnaître qu’ils n’étaient pour rien dans le massacre de Katyn, quoi qu’on ait tenté de faire croire.

J’ai visionné une contre enquête américaine sur le 11 septembre sur le blog d’Anarveg (http://anarveg.blogspot.com/2008_02_11_archive.html). Un premier reportage, qu’il replace d’ailleurs dans son post, m’avait ébranlé. Puis j’y avais relevé certaines incohérences. Elles se retrouvent dans la nouvelle contre enquête.

Préalable : les enquêteurs passent l’événement au crible de la critique, et ils ont raison. C’est légitime, indispensable et parfaitement normal. Je vais tenter de faire de même, passer leur enquête au même crible critique, c'est-à-dire que je vais en relever les incohérences, les à peu près, les erreurs troublantes. Je n’ai aucun moyen d’investigation qui me permette de vérifier finement certaines affirmations balancées dans la vidéo, ni la validité de certains commentaires « d’experts », de « sommités », et de gros bonnets. C’est pourquoi je me bornerai à un examen de premier niveau, c'est-à-dire à ouvrir mes yeux et mes oreilles en prenant bien soin d’allumer le superbe processeur qu’il y a derrière. C’est donc une critique de téléspectateur, rien de plus. N’importe qui peut en faire autant.

Première vidéo :

1) Les tours ont été conçues pour résister au plus gros avion de l’époque, le Boeing 707. Le 11/09, c’était des 767. La nana qui parle dit qu’ils sont comparables… mais ne donne le poids que du 707. Je précise donc : le 707 à une masse maxi (poids + carburant+ passagers+ bagages etc) de 151 tonnes. Le 767 a une masse maxi de 204 tonnes… Première manip.

2) L’enquête prétend montrer qu’on a « fait tomber » les tours. Des explosifs installés au préalable, un avion qui fonce dedans, tu laisses brûler un peu et tu fais péter les explosifs, ni vu ni connu. Or, à 06 minutes 06 secondes (puis à 00 :32 dans la vidéo 2), on voit distinctement le haut de la tour qui s’effondre en biais sur le reste de la tour. Le point d’impact de l’avion est l’endroit où « ça lâche », très précisément. Le reste de la tour, en dessous, est alors apparemment solide. L’effondrement commence précisément ici, ce qui supposerait, dans l’hypothèse des explosifs, que ce sont des explosifs placés miraculeusement au point d’impact des avions qui font tomber le haut de la tour. Placés là à l’avance, intacts après le choc de l’avion, détonateurs en état de marche après l’incendie… Tu y crois toi ? Deuxième manip.

3) La narratrice remarque qu’il sort de la fumée des tours, et non du feu. Elle invite le spectateur à un souvenir personnel : quand vous essayez d’allumer un feu de bois, la fumée indique que le feu ne brûle pas bien, et qu’il manque d’oxygène. C’est vrai, mais mon souvenir perso me dit aussi qu’un feu de branches, de feuilles même mouillées, qui fume paresseusement toute une nuit, quand tu viens y foutre un coup de fourche le matin, tu y découvres de belles braises : le feu a couvé, il a formé une sorte de four naturel, il ne s’est pas éteint pendant que tu pionçais et il est bien vivant. Pas besoin de kérosène. Troisième manip.

4) Elle donne des exemples de buildings d’acier qui ont brûlé, parfois pendant 20 heures, sans jamais s’effondrer. Tu te dis que si des buildings d’acier, comme le WTC, ne se sont pas effondrés suite à un incendie, le WTC n’aurait pas dû non plus s’effondrer. Elle précise même que la tour nord du WTC a brûlé trois fois plus longtemps en 1975, sans broncher. Elle oublie de dire qu’en plus de l’incendie, il y avait eu un putain de choc d’avion, ce qui rend l’équation un peu moins équilibrée. Et surtout, juste après ses comparaisons hasardeuses, un type (Paul Goldberger, temps10 :32) vient nous dire que la majorité des buildings d’acier sont construits d’une certaine façon MAIS que les tours du WTC « étaient différentes » (structure en tube super balèze, etc). Que vaut l’évocation des incendies de tours présentées comme identiques parce que faites en acier, alors que la structure du WTC était différente (peut-être plus solide sur le papier, d’ailleurs, mais la comparaison n’est de toutes façons pas valide) ? Quatrième manip.

Deuxième vidéo :

5) On nous montre des démolitions de buildings provoquées, pour qu’on puisse faire la comparaison avec le WTC, et y graver les similitudes dans notre cerveau. On insiste bien, on dit quelques mots importants… et on voit l’inverse. J’explique. Elle fait remarquer que les immeubles implosent, se plient sur eux-mêmes sans projeter de gravas autour (mais elle insiste sur les nuages de poussière, pour qu’on fasse le lien avec le WTC, comme si un truc énorme pouvait s’effondrer sans en faire. Mon vieux tapis aussi est plein de poussière, connasse, et je planque pas Georges W Bush dessous !). On voit donc des immeubles se casser la gueule en partant de la base. Les mecs y ont mis des explosifs, ils pètent, la base se tire, les murs s’effondrent. OK. Or, les tours du WTC font l’inverse. La base est rigoureusement solide, impeccable, les vitres brillent, tout fonctionne comme dans une économie capitaliste libre d’entraves et de droit social, et c’est le haut de l’immeuble qui se vautre dessus. C’est donc L’EXACT INVERSE DE CE QU’ON VEUT DEMONTRER, bande de faux-jetons !

Pire, elle nous fait remarquer (temps 02.32) qu’on y voit des « explosions plutôt que des implosions, une première dans l’histoire des démolitions ». Mais bordel, c’est une première en effet parce qu’il ne s’agit PAS d’une démolition, mais d’un effondrement accidentel ! Elle a le toupet de remarquer un point de différence entre les démolitions provoquées et la chute du WTC, et tente de le tourner en argument à sa cause. En fait, n’importe quel téléspectateur peut voir que le WTC ne tombe PAS DU TOUT comme les buildings qu’on démolit, qu’il fout des débris partout, que les étages supérieurs s’effondrent en enfonçant les étages inférieurs, mais que la base n’est pas du tout sapée, comme dans le cas des démolitions volontaires. Cinquième manip.

Elle nous parle de débris « projetés latéralement » (avec photo à l’appui, temps 02 :55), comme si seule une explosion (volontaire) pouvait souffler des débris. Déjà, la photo nous montre des débris qui tombent. Pas latéralement, mais de haut en bas. Si vous avez déjà craché depuis le dixième étage d’un immeuble (ou mieux, jeté une bombe à eau sur la tête d’un môme), vous savez que ce qui tombe de haut n’a pas besoin de beaucoup d’énergie pour aller loin latéralement. Or là, c’est une putain de tour de 400 mètres qui s’effondre. Les débris minuscules que sont (à son échelle) des poutrelles de plusieurs tonnes, se pètent et valdinguent bien naturellement assez loin de leur emplacement d’origine !

Elle prend ensuite l’exemple d’un bout de ferraille de 270 tonnes planté dans la façade du World Financial Center (WFC). Même en la croyant sur parole concernant le point de l’objet – et sa parole commence à être sérieusement douteuse- elle nous dit que 270 tonnes représentent « deux fois le poids d’un Boeing » (mon cul ! voir plus haut) et qu’il est planté à 122 mètres de distance. Quelle énergie faut-il pour faire ça ? demande la sournoise (sous-entendu : des explosifs). Or il se trouve que je connais un peu ce coin de Manhattan (les bureaux du blogue sont à deux pas), et que le WFC se trouve juste en face du WTC, de l’autre côté de la rue (Church Street), une petite rue de merde à deux voies (deux ou trois, je me souviens plus). En tous cas, pas à 122 mètres (même en enlevant la largeur des trottoirs, ça nous ferait des voies de près de 40 mètres de large : même à Marseille y z’ont pas !). Sixième manip.

J’arrête là. En 20 minutes de pseudo contre enquête, on trouve plus d’incohérences que dans un discours de Sarkozy. Dans un travail qui se présente comme critique, on est en droit d’attendre une rigueur sans défaut. Or, pour peu qu’on mette son propre désir d’être émerveillé en sourdine, on remarque sans beaucoup d’effort que les mots sont utilisés pour suggérer ce que l’image dément, que les contre infos sont approximatives ou fausses, que les remarques « de bon sens » sont bancales. On est manifestement devant une grosse daube. Ça peut faire de la peine à ceux qui rêvent de prendre Bush la main dans le sac du plus gros complot de l’histoire, mais ça ne tient pas. Bush est une plaie, certes, il est nuisible, con comme un manche et favorise ses potes milliardaires, mais ça n’en fait pas l’auteur du 11 septembre pour autant. En tous cas, cette contre enquête ne démontre qu’une chose : y’en a qui aimeraient le faire croire.

A part les anti-américains fanatiques, les partisans d’Al-Qaida et les conspirationnistes gourmands, insensibles à la méthode critique, ceux qui sont séduits par ce genre de « contre enquête » devraient s’interroger sur les raisons de cette séduction : pourquoi ne se posent-ils pas plus de questions quand on vient prétendre qu’une démocratie est capable de faire ça à son propre peuple ? Qu’est-ce qui les pousse à envisager qu’une société démocratique peut être machiavélique et perverse à ce point-là ?

Ceux que ça intéresse peuvent continuer le travail critique sur le reste du document, moi, je sais quoi en penser.

mercredi 13 février 2008

Bruni sort enfin du mutisme!

L'interview qui rassure la France


L’Express sort la première interview de Carla Bruni version femme du Patron. Grand moment de journalisme qu’on peut lire ici :

http://www.lexpress.fr/info/quotidien/actu.asp?id=465832

En exclu pour toi, lecteur privilégié, voici la suite non publiée de cet entretien passionnant. C’est sur Beboper et nulle part ailleurs dans la presse moundiale !

(Christophe barbier)- Carla Bruni, maintenant que les micros sont coupés, pouvez-vous me dire ce que vous n’aimez pas chez votre mari ?

(Carla Bruni)- C’est assez délicat… je n’aime pas ses goûts musicaux !

- Ha ?

- Oui, il est dingue de Norah Jones et d’Amy Winehouse…

- ça paraît incroyable ! Un penchant pour les endives ? on n’attendrait pas ça de lui.

- Oui, lui qui est super speed tout le temps devient complètement molasson dès qu’une nana fait semblant de chanter.

- Heu… Carla, excusez-moi, mais n’êtes-vous pas en train de vous débiner un peu vous-même ?

-Ha c’est sûr ! Il a aussi craqué sur moi parce que je chante comme une gaufrette. Mais je m’en fous. Vous savez, je ne suis pas sourde : quand je chante, je me rends bien compte que ça ne vaut pas le filet d’eau tiède qui coule du robinet de la cuisine. Mais y’a des cons qui aiment, non ? Enfin, y’a pas que les cons, y’a mon Nicolaï aussi…

- C’est l’amour, hein, dites ?

- A donf, brother !

- Et question quiquette, si je puis me permettre?

- Nanananan, j’y crois pas ! y veut p’t’êt’ que j’y raconte ma nuit de noces ?

- Non, quand même pas, on a de la déyontologie à l’Express ! Pas la nuit de noces ! Non ! mais peut-être juste les préliminaires ?...

- Coquin… et tu essaies de me piéger, hein ? Si je te raconte les préliminaires, ça revient à te raconter la nuit de noces, gros malin !

- Ha boooooon…

- Ben oui, hé, c’est normal : Nicolas est sportif. Tu peux pas demander à un mec qui fait du sport et qui se dépense toute la journée d’assurer pendant trois heures le soir venu. Réfléchit !

- Suis-je bête ? Vous avez raison.

- Je me souviens de Roberto, un ex, un intello au chômage. Passait ses journées à lire des livres, couché sur son pieu. Là on avait le temps de s’éclater. Le temps et l’énergie… Mais c’est du off, hein ?

- Absolument off, ma chère Carla, absolument ! Je bosse à l’Express, pas au Nouvel-Obsff

- Pff ! Lol !

- Chez nous, la dérontologie, hein, c’est du solide ! Pas d’histoire de SMS avec nous, comprenez ?

- Y vont avoir chaud aux fesses, ces gauchos. On va leur lâcher Claude Allègre au fondement, tiens.

- Mais je croyais que vous étiez plutôt copine avec eux. Des amis de gauche, quoi.

- La gauche ? Oh, c’était pas vraiment de la conviction. Quand on se lance dans la chanson, il vaut mieux laisser penser qu’on est de gauche, ça vend mieux.

- Ha bon ? mais votre position sur les tests ADN, votre avis sur les zexpulsions ?

- Putain Christophe, tu déconnes ou quoi ? Tes profs t’ont jamais parlé de positionnement marketing ? Le président expulse et fait pratiquer des tests ADN pour les chapardeurs de chewing-gums, et son épouse affirme des positions plus humaines… C’est quand même pas la première fois ! Souviens-toi des duettistes Mitterrand : il bombardait l’Irak avec le père Bush pendant que madame levait le poing avec Fidel.

- Oui mais non, c’était quand même pas pareil. Eux, ils étaient mariés depuis longtemps, ils avaient fait les 400 coups ensemble, ils avaient de l’ancienneté dans l’escroquerie. On peut pas comparer.

- Ma che cazzo ! (elle se met à parler avec les mains et un putain d’accent italien) Tou vo parler entourloupa à oune Hongrois et oune Italiana ? Pétit Jouère… Ton Mitterrand et la sua mamma, c’étaient jousta des paesani ! Nous, on a inventé la combinazzione, on est les rois !

Un garde du corps arrive. Il se penche entre les deux interlocuteurs.

- Il faut faire sortir ce monsieur ?

- Non, pas pour l’instant, Sergio. Je t’appellerai…

Le gorille s’éloigne.

- Plutôt bel homme, n’est-ce pas ?

- ça, on peut pas nier qu’il a un charme fou. Vous le connaissez depuis longtemps ?

- Des années ! C’est Stéphanie de Monaco qui me l’a cédé, suite à un pari. Mais je n’en dirai pas plus.

- Il a des fesses formidables… Wah, le mec…

- Vous voulez que je vous arrange un rendez-vous ?

- Un rendèv…heu… non ! non, impossible. C’est que je suis à l’Express, moi, professionnalisme, rigueur, débrontologie ! Tout le tintouin !

- Tu sais pas ce que tu loupes, mon Totof…

- Non, restons pros : revenons aux questions essentielles. Est-il vrai que vous vouliez inviter Cali à dîner, mais qu’il a insisté pour venir avec Ségolène ?

- Oh, c’est pas une histoire bien intéressante… Cali n’avait pas fait le rapprochement entre mon mari et le président de la République, c’est tout.

- Comment ça ?

- Il avait entendu dire que je m’étais mariée avec Nicolas Sarkozy, mais il croyait que c’était un homonyme de Sarkozy, le Méchant.

- Il est con, ou bien ?

- Il est con. C’est assez connu dans le milieu et ça se répandra dans le pays avec la diffusion de ses disques.

- Hu, hu ! Heureusement qu’il n’entend pas ce que vous dites de lui.

- Aucun risque : il est trop occupé à se dépêtrer avec le contrôle fiscal qui lui est mystérieusement tombé sur le dos.

- Comment, Nicolas serait comme ça ?

- Tu l’as dit, bouffi ! Il est teigneux comme vingt Manouches ! Il te dégaine le contrôle fiscal assez vite, et si ça ne suffit pas, les flics !

- Il va pas envoyer les flics chez Cali quand même ?

- Meu non, Cali a trop d’amis chez les flics. Ça ne marcherait pas.

- Et, au fait, c’est vrai ce qu’on dit sur Nicolas : l’a jamais lu un livre ?

- Ha non, c’est faux ! Pas plus tard que la semaine dernière, il a lu la bible en argot. Quelle poilade ! Il me lisait l’épître aux Corinthiens en imitant jean Gabin ! MDR !

- Vous avez l’air de bien vous marrer, finalement…

- On va s’gêner ! « Faut profiter tant qu’on est jeune », c’est ce que me disait toujours ma vieille tante.

Jack Lang, surgissant de derrière une porte.

- Oui ?

- Tiens, Jack, que fais-tu ?

- Tu parlais de moi, chère Carla (il lui file un baise-main) ?

- Non, je racontais à Christophe Barbier comment nous nous la donnions à l’Elysée avec Nico.

- Vous êtes à l’Elysée, Monsieur Lang ? Que faites-vous là ?

- Mais c’est l’Inquisition ! Le retour de Buchenwald ! Big Brother H24 !

- Non, jack, c’est juste l’Express…

- Hé bien, Monsieur de l’Express, sachez que je suis à l’Elysée en mission commandée, et officielle ! (c’est du off, non ?)

- C’est du off, tutafait. Une mission officielle : tiens donc…

- Oui, comme Carla vous l’expliquait, la distraction de qualité est un des devoirs des habitants de l’Elysée. Quand on a de si lourdes responsabilités (la gestion de la Frrrance ! vous rendez-vous compte ?), il est capital de savoir s’amuser, se distraire. Sur le conseil de Carla, qui est une amie de trente ans, le Président de la République a bien voulu recourir à mon expertise en ce domaine.

- Vous travaillez donc pour l’Elysée, vous, l’Opposant Résolu, l’homme de gauche, l’ami de Mitterrand !

- Mais savez-vous, jeune homme, que c’est aux côtés de Françoismitterrand que j’ai appris à fréquenter et à apprécier les gens de droite ?

- Mais de là à travailler pour eux, vous avouerez …

- Rien du tout ! Je ne travaille pas pour « eux », je travaille pour Vous, les Français, pour le peuple qui a droit à des dirigeant parfaitement décontractés, en pleine forme, des dirigeant qui savent se ménager des pauses, qui s’amusent, qui font de la plongée, du yachting, qui vont au cinéma, au théâtre, qui travaillent en jouissant. Je m’occupe de tout ça pour le bien de tous. Je remplis ici une mission prophylactique, j’ai une fonction digestive, je suis l’intestin présidentiel : je fais aller les choses.

- Ben merde !

- C’est comme ça. Et, à part ça, vous buvez quoi, ici ?

- Du Champ’

- Comme le disait Françoismitterrand : « ça fait pisser, j’en prends ! »

- Et si je vous chantais ma dernière chanson ?

- Vraiment ? Vous êtes sûre ? Je vais devoir y aller, là, sinon, j’me paye les bouchons à la porte de Bagnolet !

- Mais si, ma dernière chanson. Ou juste la première strophe. C’est presque du Brassens !

- Monsieur barbier, pourriez-vous me déposer ?

- Avec plaisir, monsieur le ministre, mais il faut se dépêcher, je pars tout de suite.

- Mais attendez, quoi, j’en ai pour deux minutes. Ma première strophe, seulement les premiers vers…

- Carla, mon ange, je suis déjà parti. Je me prosterne à tes genoux. Nous remettrons ça demain, sans doute.

- Allez, allez, monsieur Lang, on y croit, on enquille, on est pas statique, on y va !

- Juste les deux premières phrases…

Jack Lang emboîte le pas de Christophe Barbier qui sort en produisant un courant d’air considérable. Dans le vide soudain obtenu, Carla Bruni chantonne :

« Une princesse transalpine

Perdue dans un train de banlieue

Rêvait d'attraper une pine

Une belle pine et trente-six nœuds… »

"Perdue dans un train de banlieueueue !"


mardi 12 février 2008

Pas Paris, pas Dakar

Subaru à la bourre avec Mitsubishi


Le dernier rallye Paris-Dakar fut annulé, pour cause de troubles guerriers. Pendant que des gens se crevaient le cul pour monter des financements comacs, peaufiner des réglages de carbu au poil près et faire leur stock de brosses à dents, des salopards d’indigènes se mettaient futilement sur la gueule, assassinant ici ou là quelques touristes, n’importe quoi… Ces africains, pas moyens d’être sérieux cinq minutes.

La prochaine édition de ce rallye, nous venons de l’apprendre, c’est en Argentine qu’elle aura lieu. On avait vu le Tour de France débuter en Angleterre, filer en Espagne ou déconner en Suisse, il faudra s’habituer au Paris-Dakar argentin… Il faut dire que les fanas de grosses caisses en ont vraiment bavé. Depuis des années, sous les coups de boutoir d’associations bien pensantes et de critiques bien senties, ils avaient dû s’expatrier, rouler en douce, planquer les 4X4 sous des bâches, maquiller les camions, organiser des distributions de médicaments ou de verroterie aux populations autochtones (en plus des paquets de fric pour les autorités), se racheter une conduite en quelque sorte, mais rien n’y fit. Le rallye Paris-Dakar ne partait déjà plus de Paris depuis longtemps, il ne traversait plus trop l’Afrique et tendait, d’année en année, à devenir un mini rallye Dakar-Dakar, comme il y a des mini-golfs… D’ailleurs, il ne s’appelait plus que Dakar, comme un truc qui ne bouge pas, une pancarte plantée au bord d’une route. Ces gros cons nous sortaient tellement par les yeux, avec leur épopée sponsorisée anachronique, leurs bottes de moto superlaides, leur bronzage plein de poussière, leur énergie dans le vide, leurs joujous à 300 briques et leur art de traverser à toutes pompes ce qui mérite lenteur, solitude et discrétion, ils s’étaient tellement plombé la réputation avec leurs accidents mortels, leurs gosses écrasés pour RIEN, leurs jambes brisées pour QUE DALLE, leurs colonnes vertébrales pétées INUTILEMENT qu’ils la jouaient profil bas en allant écraser ailleurs pendant que le Français rote sa dinde aux marrons. L’affaire n’est donc pas finie.

L'arrivée du véhicule-assistance

Ils en ont plein le cul des mécontents, des empêcheurs de rouler vite dans des bagnoles affreuses, des critiqueurs post-modernes, et on les comprend. Ils feront désormais vroum vroum en Argentine, pays où le casse-couilles est moins écouté, pour l’instant. Pour éviter par avance les critiques, les organisateurs ont même décidé que les spéciales se courront en vélo. Oui, vous avez bien lu : le Paris-Dakar se déroulera en Argentine, et à vélo. « On a décidé du vélo parce qu’il s’agit d’un moyen de transport économique, peu polluant, qui se transporte facilement dans le train (trois spéciales se feront en train, dans des zones trop escarpées pour les cyclistes) et qui ne génère aucun bruit. C’est important le bruit, c’est la première cause de pollution dans les villes modernes, vous savez. Avec nous, pas d’bruit. Le Paris-Dakar 2009 sera écologiste, responsable, solidaire et concerné. On mettra en place des limiteurs de vitesse dans les descentes, autant par respect de la vie humaine que pour celui du principe de précaution. Ce serait bien le diable qu’on vienne encore nous faire chier ! », a déclaré Etienne, Lavigne, le directeur de la sauterie mécanique de la pampa. Il semble enfin que les sponsors autorisés à prêter leur pèze aux sportifs seront sévèrement choisis, sélectionnés en fonction de leur attitude vis-à-vis du Protocole de Kyoto, de leur implication militante contre le réchauffement de la planète et l’éradication des déserts de sable.

Une candidate et son coach

lundi 11 février 2008

Amy Winehouse arrêtée pour contrefaçon !

On parle d’Amy Winehouse parce qu’elle a été récompensée aux Grammy Awards de Los Angeles, et qu’elle a eu des problèmes de visa lui interdisant de foutre les pieds aux Etats-Unis. La morale est sauve : privée d’autorisation de se rendre aux USA pour concourir, elle rafle quand même la mise, et tout de monde de s’extasier. Putain de bordel de merde ! Suis-je le seul à écouter ce qu’elle chante ? En 2008, cette nana nous ressort un mélange de soul et de rythm’n blues façon années 60, une pure copie de la haute époque, avec tous les ingrédients pour qu’on ne s’y perde pas : voix, accent, chœurs, section de cuivres, gestuelle, batterie, tous les gimmicks usés depuis cinquante balais ! Cette diva du marketing rafle des récompenses à Los Angeles la mal-nommée : soit. Les requins de l’industrie du disque ne sont pas des anges. Tout leur plait pourvu que ça vende (pour se racheter avant le jugement dernier, ils ont même filé le prix principal à Herbie Hancock -album superbe-). Mais que personne ici ne fasse un minimum de critique sur cette merdouille, ça me dépasse. On avait eu l’invraisemblable Lisa Ekdahl, chantouillant des standards de jazz pour les gens qui ne connaissent pas le jazz (et qui s’en torchent bien). On a eu les innombrables connasses modèle R’n B, stridulant des niaiseries en pompant absolument tout au Steve Wonder des années 70. On a maintenant le revival soul, avec des sous Aretha Franklin et des sous Donny Hathaway. C’est de l’industriellement calibré et ça réclame l’enthousiasme populaire ? Merde ! Que certaines réalisations se laissent écouter, comme cette Amy de mes fesses, ne les excuse pas d’être ce qu’elle sont : de simples fake.

En tant que genre, la chanson peut se permettre de refaire des choses vieilles de cinquante ans sans que ça ne dérange personne. Tant qu’on en est là, la qualification d’art mineur est non seulement méritée, elle est même un euphémisme. Imagine-t-on un écrivain nous ressortir des poèmes symbolistes ?


dimanche 10 février 2008

La France mise au ban !

"On n'a pas l'air con"


AFP : 9 février 2008, 07h 09am : Suite à l’adoption parlementaire du Traité Identique par la France, le Conseil de sécurité de l’ONU se trouve destinataire d’une embarrassante demande : la Libye alerte la communauté internationale sur la nécessité d’une ingérence démocratique en France. Le Bédouin a adressé un topo sur l’histoire du refus de la Constitution Européenne par le peuple en 2005, et sa résurrection parlementaire il y a quelques jours. Son texte cite nommément Valéry Giscard d’Estaing, qui a reconnu récemment que 98% de son texte se retrouvait dans le nouveau Traité Pas Simplifié, et en conclut que la démocratie française est menacée. Il appelle le Conseil à se réunir d’urgence pour définir les modalités d’une campagne d’ingérence internationale, avec rétablissement des moyens démocratiques et de la morale publique, punition des coupables et garantie de la souveraineté du peuple. Il se déclare prêt à engager des troupes libyennes dans toute action que les Nations Unies voudront décider, mais suggère d’accueillir auparavant une médiation, à Tripoli, en la personne du président français ou de sa nouvelle épouse. « Allons-nous laisser 63 millions de pélots à la merci d’un coup d’état ? Quand les Fils de la Liberté auront été totalement dépouillés, nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas ! », a-t-il déclaré avant de remonter dans le jet qu’il a loué à ses propres frais pour l’occasion.

samedi 9 février 2008

Grande promo sur la charia

Rowan Williams: MC Charia.


L’archevêque de Canterbury roule pour sa chapelle, ce qui est la moindre des choses. Ce faisant, il vient de déclarer qu’une application de la charia musulmane en Grande Bretagne était à envisager. Popopop ! je vous arrête : pas TOUTE la charia, seulement quelques propositions, notamment celles qui concernent le droit des familles, les divorces, l’avortement, etc. Ben voyons…

Le jour où un chef de l’église anglicane viendra déclarer publiquement qu’il faut couper la main des voleurs ou lapider les femmes violées, le temps ne sera plus à l’écriture de petits articles sur des blogues, mais à bien autre chose. Nous n’en sommes pas là. L’archevêque revêche est simplement en train de donner raison aux bouffeurs de curés qui prétendent que tous les religieux sont à traiter de la même façon parce qu’ils ont tous d’énormes intérêts communs. En dehors de la stricte et banale compétition entre eux, les religieux ne voient pas d’inconvénient à utiliser la fumeuse théorie des « alliés objectifs » pour faire prévaloir leurs intérêts. S’il faut lutter contre l’avortement, le divorce ou l’athéisme, se dit sûrement Rowan Williams (l’archevêque en question), toutes les bonnes volontés sont utiles. Contrairement à une opinion ici largement répandue, il n’y a pas d’un côté les gentils curés et pasteurs, et de l’autre, les méchants imams, il y a des religieux qui se tirent certes la bourre entre eux, mais qui rêvent de revenir au premier plan, de donner le ton des moeurs et des lois, et de sortir autant qu’il sera possible de la stricte sphère privée. Il ne faut pas oublier que chez nous, la séparation de l’Eglise et de l’Etat a été voulue et mise en place par l’Etat, non par l’Eglise, qui y a vu une perte de son pouvoir. Confiner la religion à une affaire de croyance personnelle, c’est, pour ceux qui prétendent traduire la volonté du Tout Puissant, une putain de régression !

En Grande Bretagne, certaines lubies religieuses sont déjà prises en compte dans la loi. L’an dernier, par exemple, la loi a été modifiée pour permettre aux musulmans qui suivent la charia de ne payer qu’une seule fois l’impôt sur les transactions immobilières, l’impôt d’état faisant en quelque sorte double emploi avec l’impôt religieux… Les juifs orthodoxes y possèdent aussi des tribunaux spécifiques pour régler à leur manière les cas de divorces. Pour l’archevêque félon, aider une minorité à obtenir des droits particuliers, c’est affaiblir le droit commun et donc, à terme, un changement du rapport de forces entre la loi et l’Eglise anglicane. Il le dit lui-même quand il déplore « un gouvernement laïque possédant un monopole sur la définition des identités publiques et politiques ». Le monopole de la coercition légitime, selon Max Weber, voilà ce que les archevêques, les papes et les gourous chercheront toujours à démolir.

vendredi 8 février 2008

Plan banlieues : de la thune !


Le plan Banlieues de Nico, lascar cosy, est enfin révélé à la presse, qui fait semblant d’en attendre quelque chose, et qui s’en sert déjà pour vendre du papier. Vous allez voir ce que vous allez voir ! La putain d’tes morts, la banlieue, j’va lui niquer son exclusion ! C’est, en substance, ce que le Pèzident va tenter de nous faire croire.

Diverses mesures sont annoncées, mêlant bons sentiments, fermeté, hypocrisie et symboles jargonnants pour neuneus (intégrer « la diversité » dans le préambule de la Constitution, par exemple). Parmi les mesures visant une meilleure compréhension de la loi fondamentale de la République, il faut tout de même retenir la plus volontariste : constatant que les habitants des banlieues ne sont pas toujours « familiarisés avec la langue française » et que dans certains quartiers, il se parle parfois jusqu’à 120 langues différentes mais pas la nôtre, le petit timonier a décidé de faire traduire la Constitution (ainsi que la déclaration universelle des droits de l’homme) en turc, en russe, en bulgare, en arabe littéraire, en arabe maghrébin, en serbe, en polonais, en vietnamien, en roumain, en lingalais (dialecte congolais), en zimé (Tchad), le mina (Bénin) et soixante autres sabirs imprononcés à neuilly. C’est toute la logique imparable de l’Etoile de l’UMP : on ne peut pas demander à des gens de respecter la loi fondamentale d’un pays s’ils ne peuvent pas au moins la lire ! Voilà une mesure simple, peu coûteuse, qui va méchamment arranger les choses dans le 9-3…

Il y a deux mois, une école primaire de Floride avait permis à Mac Donald’s, moyennant fric, de faire sa pub sur les bulletins scolaires et même d’offrir un menu aux meilleurs élèves. A ceux qui jugent que les élèves les plus méritants n’avaient pas mérité ça, le pèzident a rétorqué qu’il faut encourager l’excellence, « parce qu’on ne peut tout d’même pas encourager la médiocrité, hein ? ». Et pour ne pas laisser l’opposition dire qu’il pond des mesures sans les budgets qui vont avec, le Patron a expliqué qu’il allait sortir ses millions. « Moi, je vous dit qu’il n’est pas nécessaire d’augmenter encore le nombre des professeurs. Avec la sortie de l’école des derniers contingents du baby boom, nous allons même en avoir trop. L’Etat veux bien mettre de l’argent dans des mesures si cet argent sert le plus directement possible. Je veux donner envie aux élèves de gagner de l’argent, parce que l’argent, hein, ce n’est pas honteux, ce n’est pas sale, c’est même très utile et ça peut être un formidable moteur de l’action. Aussi, un budget de 300 millions d’euros sera alloué à une mesure nouvelle : la récompense des bons élèves. Pourquoi voudriez-vous qu’un bon élève continue de travailler si ça ne lui rapporte rien de plus que le mauvais élève ? » Encore une leçon de bon sens, Boss ! Un système de notes assez classique sera couplé à un système d’incitations financières qui l’est moins. Un élève de 5ème ayant cumulé trois A (ou trois notes de 16/20) d’affilé recevra un chèque de 45 euros. Cash ! Ça change des bons points et des images… Un élève moyen aura 15 euros, un pas bon aura 5 euros et un gros nullard recevra 1 euro parce que « même les débiles aiment les bonbons ». Ces barèmes augmenteront en fonction de la classe et de l’âge des élèves notés, mais dans la plus grande rigueur morale : un élève de cinquième qui aurait 18 ans ne serait pas payé plus…

Mieux, mais toujours dans le même principe, le voyage d’initiation. En partenariat avec la SNCF, des billets de TGV en première classe seront offerts chaque trimestre aux meilleurs élèves. L’idée est de leur faire goûter les avantages qu’on peut se payer avec un peu de pognon, et que ni les tocards de seconde classe ni les pingres ne connaîtront jamais. « Il faut réinventer les leçons de choses, nous dit Hubert Laïlaï, conseiller présidentiel à l’éducation. Si un enfant est très tôt mis en situation d’apprécier le confort que l’argent permet d’acheter, il aura à la fois moins de réticence de principe à son égard, et plus envie d’en gagner. »

C’est élitiste ! Que faites-vous pour les moins bons élèves ? glapit soudain Julien De Raie, prêchant pour sa paroisse. « Nous n’allons évidemment pas les récompenser ! répondit l’Elyséen en souriant. Mais ils ne sont pas oubliés ». Toujours dans l’idée de montrer aux élèves ce qui les attend selon qu’ils bossent ou qu’ils glandent, le plan banlieues prévoit en effet pour les cancres des visites d’antennes locales de l’ANPE, des journées découvertes dans certaines prisons, des excursions nocturnes au cœur de banlieues chaudes et la projection de films éducatifs sur les ravages de la drogue.

mercredi 6 février 2008

Le Pèzident en danger !

(Avec Merkel - 1m61) AVANT...

Nous entendons reparler de l’affaire de l’hormone de croissance. Au début des années 80, pour traiter des formes de nanisme, des médecins ont refilé cette hormone à des patients, dont 110 à ce jour sont morts.

Dans un service assez secret de l’Elysée, deux conseillers spéciaux (dont les noms ne seront pas révélés sur ce blogue, non, n’insistez pas) sont en train de bosser sur le sujet. Leur mission n’est pas de faire le point sur les responsabilités des toubibs, ça, ils s’en foutent. Ils font en revanche des recherches sur les antidotes à cette fameuse hormone, sachant que leur client en fut un « gros consommateur ». Leur enquête a débutée par l’observation de plusieurs clichés démontrant l’existence d’un deal d’hormone de croissance dans les couloirs élyséens. S’il y a parmi vous quelqu’un d’assez calé en médecine et d’assez républicain pour voler au secours du Pèzident, qu’il se fasse connaître, nous transmettrons ses coordonnées.


(Avec Bush - 1m83) APRES !

dimanche 3 février 2008

Franceland© en danger

Marianne Francelandaise


Franceland© est un gigantesque parc d’attractions médiatiques qui fonctionne sur un principe simple : la vie qui s’y écoule n’entre pour rien dans la recette que les médias en tirent. Ce qui est montré et l’éclairage qui y est appliqué transforment la réalité à un point tel que les acteurs eux-mêmes ne reconnaissent plus le film après montage. Contrairement à la France, Franceland© est un pays où les gens sont concernés par ce qui se passe en Birmanie, au Darfour et partout ailleurs où les gens souffrent, où les « grands débats » sont intensément suivis, où la coupe de cheveux d’une ministre est analysée en réunion, où le gagnant d’un jeu télé strident change la vie des gens, où la souffrance est inadmissible, où la santé des poumons est une priorité, où l’Europe doit avancer, où les droits des homosexuels sont une préoccupation fondamentale et, d’une manière générale, où tout ce qui représente le bien et le progrès obsède le citoyen quotidiennement. Contrairement à la France, Franceland© est un pays où le ridicule ne tue pas, où l’imbécillité s’affiche triomphante, où la futilité est une règle de vie. Les habitants de Franceland© n’ont pas de pulsions, ils ont des principes moraux, ils ne giflent pas leurs enfants, ils ne matent pas le cul des filles et ne roulent jamais au dessus de la vitesse autorisée.

A l’heure des guerres civiles, des révolutions et des intifadas, on a les dangers qu’on peut. Ces temps-ci, sur France Inter, on peut entendre une communication de l’I.N.P.E.S. (Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé) et du ministère de la santé au sujet de la Grippe, fléau Francelandais qu’on n’évoque jamais sans trembler. « Lavez-vous les mains avec de l’eau savonneuse, couvrez-vous la bouche quand vous toussez et portez un masque en présence de vos proches ». Dans la vie de tous les jours, sauf pour mardi gras, il est difficile de rencontrer un type assez gonflé pour porter un masque. La loi prévoit même qu’il est interdit de se masquer le visage en dehors des périodes de carnaval (oui, je sais, les tchadors sont probablement attaquables légalement par ce biais). En revanche, dans la France adulte contemporaine, on est relativement au courant qu’il faut se laver les mains et qu’on ne tousse pas à la gueule des gens, surtout quand on est malade. Il est vrai qu’en surévaluant la puissance d’un danger, on conserve l’impression de vivre quelque chose d’important, voire l’Histoire en train de s’écrire !

"On n'est jamais trop prudent"- (proverbe francelandais)


On a parlé jadis de la solidarité des tranchées, les mecs qui risquent leur vie en commun sont censés connaître ça, l’épreuve du feu qui vous change une endive geek en homme, en vrai. J’ai plutôt tendance à y croire. Dans Franceland©, des populations entières, soumise au feu d’un virus dégueulasse, communient dans la lutte et contribuent à l’unité nationale dans une ambiance d’hôpital de campagne.

vendredi 1 février 2008

Nouvelles de Franceland ©.

Un mioche de 11 ans traite son prof de connard et reçoit une tarte. Dans un pays normal, tout le monde s’en tape. Mais nous ne sommes plus dans un pays normal, nous sommes à Franceland, une étrange galerie de freaks où quoi qu’on fasse pour caricaturer la réalité, celle-ci nous dépasse toujours et vient se pavaner dans les médias. C’est nouveau, c’est stupide, ça se passe à Franceland !

Et on apprend qu’un « soutien psychologique » est offert au jeune malpoli … nous plongeant encore plus dans l’ahurissement. Que peuvent-ils bien lui apporter, en termes psychologiques ? Qu’est-ce qu’ils se racontent, dans ces fameuses cellules ? Je lance donc ici une campagne officielle de renseignement : toute personne ayant eu affaire à une cellule de soutien psychologique, et qui souhaiterait faire partager son expérience est invité à nous laisser ses indications en commentaire.

Cette petite vidéo pour démontrer qu'une fois encore, tout le monde n'est pas logé à la même enseigne. C'est ça aussi, monsieur, la France à deux vitesses!