samedi 22 janvier 2011

France Culture dérange Blaise Cendrars


J’aime tellement Blaise Cendrars que j’évite d’en parler.

C’est comme si j’avais découvert un coin peinard sur les côtes de France, une plage déserte et belle ignorée des touristes, que je voudrais garder pour moi, égoïstement. En faire la promotion reviendrait à risquer d’y voir déferler des troupes brutales, pouah ! Des manieurs de jet skis, des bronzeuses fanatisées par la crème, des manieurs de poids et haltères, des joueurs de baballes, des écouteurs de rap !
Non, Blaise et moi, c’est du sérieux, ça se fait dans l’intimité. Il a écrit pour moi, et c’est tout, pas besoin de public nombreux pour ça. Qu’est-ce que je pourrais dire ? Allez lire le Plan de l’aiguille, lisez sa tétralogie géniale, foncez sur Moravagine ? Non. Lisez Cendrars si vous voulez mais par pitié, fermez-la.

C’est ce que devrait faire France Culture, qui consacre une nuit spéciale (aujourd’hui même) au grand amputé. On va se faire chier autour d’un génie. On va entendre des Aline Pailler nous dire ce qu’elles ont bien pu saisir de Blaise… Cependant, on annonce des extraits des entretiens que Cendrars donna à Michel Manoll en 1950, et qui sont passionnants. Alors, si vous n’avez rien d’autre à faire…