mardi 10 janvier 2012

Fromage+


Je ne lis ou ne suis que très peu de blogs, en fait. Disons que je n'ai pas le temps, ou que celui-ci est pris par autre chose. Pourtant je le regrette, et il m'arrive parfois, comme ça doit arriver à beaucoup de gens, de consacrer une soirée à passer d'un blog à l'autre, à mélanger les sujets, à visiter ces chapelles étranges aux portes grandes ouvertes.

Les blogs politiques sont de loin ceux que je fréquente le moins. Quelle que soit la vision centrale et l'orientation d'un blog politique, il a une tendance invincible à l'obsession. J'imagine qu'une lecture trop assidue favoriserait une paranoïa épuisante. Et parmi les blogs politiques, bien sûr, les pires sont les blogs militants. Il n’est sans doute pas nécessaire d’expliquer le mépris que ce dernier mot déclenche chez le gentleman et l’homme d’esprit : aucune chance de trouver de l’élégance ni une bonne blague sur un blog qui sauve le monde trois fois par jour.

Je n’ai jamais fréquenté Fromage Plus. Je serais bien en peine de décrire sa ligne, ne sachant même pas s’il en a une. En revanche, on m’y a orienté sur un article qui m’a bien plu, et que je recommande. Il résume à mon avis très bien ce qui fait l’intérêt de certains blogs (y compris politiques) et d’Internet en lui-même. On y retrouve le soulagement du lecteur tombant enfin sur un texte qui traite un sujet de façon « normale », c'est-à-dire exempte des autocensures médiatiques, directe et sans détour, purgée des mots-valises et des opinions dominantes, libre enfin. La liberté des courageux, des malins, des forts en thèmes ou des grossiers, des outranciers, des dégueulasses et des malades, mais la liberté qui tout simplement s’exprime. La liberté qui n’est plus un mot, une devise, une émission de Canal+ mais un acte, un texte, un gros « merde » jeté sur l’écran.