dimanche 25 mai 2014

Les gens qu'on déteste : les pastabriseurs


Le monde obéit à des règles. De grandes lois nous régissent, que nous ignorons parfois, mais qui n’organisent pas moins nos vies. L’homme se présente volontiers comme la créature qui s’affranchit de ces lois, alors qu’il ne peut que composer avec. Que risque-t-il, sinon ? La mort, la ruine ou, pire encore, le ridicule.

Nous ne manquons pas de raisons de détester nos semblables. L’une d’entre elles, parmi les plus éminentes, est leur tendance à ne pas respecter les grandes lois universelles. Et entre ces grandes lois, la plus couramment bafouée est peut-être celle qui prescrit que les choses sont faites pour un usage précis. La méconnaissance de cet usage, quand ce n’est pas son mépris affiché, est le propre du benêt, du plouc et du barbare (c’est parfois une seule et même personne). Prenons un exemple : les spaghettis.

jeudi 22 mai 2014

Les heures sombres de Tarascon


*

Alors que le Président Hollande et ses ministres démontrent leur incapacité à inverser la moindre courbe, le cinéma français d'avant-guerre inversait déjà le salut nazi. Raimu, célèbre nazi méconnu et comédien emblématique de notre âge d'or, n'avait pas son pareil pour rappeler les heures les plus sombres de notre histoire. Mais pas comme le premier nazillon venu : il rappelait ces heures sombres dix ans avant qu'elles ne survinssent!

Cette photo tirée de Tartarin de Tarascon, film de Raymond Bernard (fils de Tristan) de 1934, parle d'elle-même. Elle devrait permettre à certains de démontrer que de tout temps, le Français fut fécond de surgir... le Français surgit du ventre immon... le Français d'où a surgi le ventre est... la bête féconde l'immonde Français du ventre est surgi, oui, c'est cela même !


samedi 17 mai 2014

Musique légère et grâce mélodique


Petite chanson bien agréable du canadien Marc Jordan, tirée de l’album Mannequin (1978), mine de choses intéressantes dans le style jazz folk funky propre à la fin des 70’s.
Pour cet album, Marc Jordan était accompagné d’une flopée de musiciens épatants, Jeff Porcaro (batterie), Chuck Rainey (basse), Donald Fagen (claviers), Larry Carlton et Steve Lukather (guitare), Tom Scott (saxo), ce qui est bien. Album produit par Gary Katz, ce qui est encore mieux.



vendredi 16 mai 2014

Réponse des sangs impurs



Je suis comme beaucoup de gens, j’aime Lambert Wilson. Il est ce qu’on est convenu d’appeler un grand acteur, c'est-à-dire que son registre est très large, son style bien identifié, et sa carrière remarquable. A un très bon niveau il est capable de danser, de chanter, d’être drôle ou tragique, sérieux ou léger. Il est l’héritier d’une certaine école et d’un certain style de comédiens très français, dont le charme personnel renforce encore le métier, pourtant solide. Tout ceci ne l’empêche nullement de dire d’énormes conneries.

Il vient de donner son avis sur la Marseillaise, vous savez, le chant qui servait d’hymne national quand ce pays était encore une nation. Comme la Taubira déclenche de justes reproches suite à son refus de chanter la Marseillaise (que même des citoyens aussi peu concernés que les footballeurs entonnent désormais), chacun en profite pour donner son avis sur un sujet qui s’en passerait très bien. Et selon Lambert, la Marseillaise est un chant « raciste et xénophobe ». Il précise que sa musique en est « fantastique », mais que ses paroles sont « d’un autre temps », et qu’on devrait bien sûr en changer.

Le nom maudit de nos pères



Quand ils ne peuvent plus faire l’Histoire, certains peuples font des histoires. C’est le cas des Français. En ce moment, les Français font des histoires avec la commémoration de l’esclavage. Autant l’esclavage ne pose plus de problème (au sens où il n’a plus aucun partisan affirmé de par le monde, sauf dans certains pays d'islam...), autant la question de sa commémoration ne va pas de soi. D’abord, que commémore-t-on ? L’abolition de l’esclavage, ou l’esclavage lui-même ? Se souvient-on de la loi d’abolition ou, par des cérémonies, veut-on qu’on n’oublie pas que l’esclavage a existé ? Les deux. Les autorités veulent qu’on célèbre les deux, et là est le problème. Si l’on fêtait le décret de Victor Schoelcher comme une avancée humaniste remarquable, pourquoi pas ? Un peu comme le 4 août et l’abolition des privilèges. Mais célébrer l’esclavage pour qu’on n’oublie pas qu’il a existé, c’est rendre la souffrance des esclaves totalement exorbitante par rapport à toutes les autres, et on se demande bien au nom de quoi. Pourquoi commémorer l’esclavage et pas les déportations, les villes passées au fil de l’épée, les pestes, les gibets, les conquêtes sanglantes, les populations décimées ? Pourquoi le Commerce triangulaire et pas Holodomor ? C’est de là que viennent, à mon avis, toutes les réticences ; c’est le péché originel de cette initiative boiteuse.

dimanche 11 mai 2014

Piquons Giscard



Il est parfaitement inutile de dire du mal de Valery Giscard d’Estaing. Aux yeux des amnésiques, sa position d’ancien Président de la République lui confère la qualité de vieux sage, alors que son bilan personnel le range, aux yeux des autres, dans la catégorie des vieux cons. Valery Giscard d’Estaing, c’est une certaine idée de la médiocrité à la française. L’homme sait parler de tout mais ne comprend rien. Il brille dans le vide absolu. De l’avis de ceux qui l’ont fréquenté, on ne saurait trop le sous-estimer. Je mets d’ailleurs publiquement au défi le genre humain : qu’on me cite une chose excellente faite ou dite par ce crâne d’œuf, et je verse un an de salaire à la ligue mondiale pour le tatouage / piercing.

La dernière connerie de Giscard est révélatrice de cette médiocrité intellectuelle dont il est le parangon : il estime qu’en temps de crise, compte tenu de l’état merdique du pays, le 8 mai dernier, il aurait fallu travailler. Selon lui, pour redresser la France, cette vieille peau, ce jour ne devrait plus être chômé. Il n’y va pas assez franchement : il n’y a qu’un 8 mai par an, tandis que des dimanches, nous en avons plus de cinquante ! Si on veut redresser le pays, supprimons les dimanches chômés ! D’ailleurs, c’est ce que ses soi-disant adversaires socialistes sont en train de faire, en commençant par autoriser l’ouverture dominicale des camps d’achats de bricolage. Et en attendant pire… Le lundi de Pâques, quand on y pense, de combien de millions d’heures de taf il nous prive, l’ignoble ?

samedi 10 mai 2014

Les gens qu'on déteste : les méprononceurs



En inaugurant une rubrique intitulée « les gens qu’on déteste », j’ai conscience d’entreprendre une tâche immense. Je mesure le travail à accomplir, les responsabilités en jeu, le poids de la démographie mondiale et la disproportion des forces en présence. D’un côté, moi ; de l’autre, au bas mot, le reste du genre humain. Pas tout le genre humain, non, restons raisonnable, seulement les connards, les abrutis, les moules à gaufres, les têtes de con, les pénibles, les boursouflés, les pédantiques, les tarlettes, les nuisibs, les enflards, les mochetés, les sournois, les troncheux, les hyènes lubriques, les fils de poux, les piercés du nœud, les gobeuses, les qui-ne-comprennent-pas-qu’on-puisse-ne-pas-être-d’accord, les avaleurs de travers, les bourriques velléitaires, les répéteurs de refrain, les protesteurs de bonne foi, les éthiques sous décodeur, les fanatiques tolérants, les enjambeurs de vieilles femmes, les montreurs de plaies, les importateurs de djembés, les poignardeurs dans le dos, les señoritos à mutuelle, les briseuses de tabous et de mes couilles, les loucheurs en biais, les bâtisseurs de barbecue, les porteurs de keffiehs, les dénonceurs d’ordures, les bétonneurs joufflus, les sportifs, les trouveurs de marchés porteurs, les joueurs d’euromiyon, les faisans, les brebis du transhumanisme, les flatteurs de connes, les militants pour ton bien, les sots, les fats, les pimbêches cultivées, les positiveurs, les shampooineurs concernés, les emmerdeurs transgenres, les buveurs d’eau gazeuse, les astiqueurs de joncs, les élégants du survêt’ blanc, les incontinents du selfie, les lustreurs de concepts, les téléphages, les donneurs d’organe, les hystériques, les bigleux à Google glass, les ravis du lotissement, les fouteurs d’ambiance, les branlocheuses d’Iphone, les touristes hyperactifs, les filles trop grandes avec des pieds énormes, les tatoués sur le cou, les syntaxo-déficients, les optimistes, les-qui-emploient-sans-arrêt-le-mot-partage, les twitter-teufeurs, les afficheurs de conviction et les malpolis.