samedi 28 février 2015

La discrimination bien sûr


A l’école, quand j’étais petit, on nous parlait de la propagande en l’illustrant de façon très simple : c’était un type en uniforme qui présentait le journal télévisé en Allemagne de l’est ou en Chine, en Argentine ou en URSS. Ou alors, c’était de grandes affiches colorées vantant la production de blé, d’acier ou de riz, montrant des foules hilares sous le patronage quasi divin d’une Autorité ventrue, bonhomme ou virile, mais bel et bien supérieure. Au sens littéral, un enfant de cinq ans pouvait comprendre l’arnaque. Je me souviens qu’à l’époque, on se demandait comment les gens pouvaient arriver à vivre dans ces pays-là. Croyaient-ils ce qui, de manière évidente, était une litanie de mensonges ?
En grandissant, je me suis rendu compte de l’avantage, pour le peuple lui-même, de ce type de régimes et de la propagande qui va avec : ces ficelles-là se voient, et elles se voient bien. Après l’enfance et l’adolescence, un individu à peu près normal ne peut donc pas manquer de comprendre que la propagande lui bourre le mou, elle n’est pas assez sournoise pour cela, elle n’est même pas conçue pour cela. Tout bien considéré, c’est probablement l’avantage principal que cet individu a sur nous autres, enfants de la communication.